Succéder à une légende n’est jamais chose aisée. En remplaçant l’emblématique SYM GTS — véritable best-seller qui a fait les beaux jours du constructeur taïwanais pendant des années — le Joymax Z avait une lourde responsabilité. La mission était claire : moderniser la ligne, conserver les aspects pratiques qui ont fait le succès de la marque, tout en contenant le tarif. Décliné en 125 cm³ pour les permis B et en 300 cm³ pour les détenteurs du permis A2, ce « Compact GT » réussit le tour de force de faire oublier son prédécesseur en offrant une synthèse remarquable entre agilité urbaine et confort routier.
Esthétique : la rupture dans la continuité
Fini les rondeurs parfois excessives du GTS. Le Joymax Z adopte un style plus contemporain, plus sportif aussi. Les designers de chez Sanyang Motor ont opté pour un mélange habile de courbes fluides et d’arêtes saillantes, donnant au scooter une allure dynamique sans être agressive.
La qualité de fabrication, fer de lance de SYM ces dernières années, est bien au rendez-vous :
- Ajustements : Les plastiques sont de qualité, les jointures de carénage sont précises et aucune visserie disgracieuse ne vient gâcher l’ensemble.
- Signature visuelle : Les feux sont parfaitement intégrés à la carrosserie, offrant une identité moderne.
- Ergonomie visuelle : Contrairement au GTS qui portait ses rétroviseurs sur le carénage (les fameuses « antennes »), le Joymax Z les replace sur le guidon. Un choix esthétique qui s’avère être un atout maître en ville.
Vie à bord et aspects pratiques : le roi du cargo
C’est ici que le Joymax Z assomme la concurrence. Dans la catégorie des GT Compacts, la capacité d’emport est souvent sacrifiée. Pas ici. La soute sous la selle, montée sur un vérin hydraulique de qualité, est tout simplement immense. Elle est capable d’avaler deux casques intégraux tout en laissant de la place pour un pantalon de pluie. Une prouesse rare sur ce segment.
Le tablier abrite une profonde boîte à gants (non verrouillable) équipée d’une prise USB indispensable pour la recharge mobile. Côté protection, le pare-brise est réglable sur deux positions. Attention toutefois, la manipulation nécessite un outil (tournevis), ce qui empêche un ajustement rapide au feu rouge, mais permet d’adapter le scooter à un usage urbain ou autoroutier selon la saison.
Au guidon : confort et lisibilité
L’accueil à bord est soigné. Le pilote fait face à un tableau de bord complet mêlant deux compteurs analogiques (vitesse et compte-tours) à un écran LCD central très lisible fournissant les infos essentielles (jauge essence, température, trips, horloge).
La position de conduite est naturelle, le buste droit, permettant de dominer la route. Les grands gabarits apprécieront l’espace aux genoux et la possibilité d’étendre les jambes sur les plateformes avant (« cruising position ») pour se détendre sur les longs trajets. La selle, large et moelleuse, assure un confort royal pour accumuler les kilomètres sans fatigue.
Dynamique : un scalpel urbain
Dès les premiers tours de roues, le Joymax Z surprend par sa facilité de prise en main. Le châssis fait preuve d’une rigueur exemplaire, bien aidé par une fourche précise qui permet de placer le scooter au millimètre.
- En ville : Le déplacement des rétroviseurs sur le guidon change tout : le scooter est moins large visuellement et passe beaucoup plus facilement en inter-file que l’ancien GTS. L’excellente répartition des masses le rend vif lors des changements d’angle.
- Freinage : Le système est à la hauteur des performances. La version 125 est équipée du freinage combiné (CBS) efficace et rassurant, tandis que la version 300 profite d’un ABS Bosch de dernière génération. Le feeling aux leviers est excellent, mêlant mordant et progressivité.
Motorisation : deux salles, deux ambiances
Le Joymax Z est propulsé par des monocylindres 4 temps à refroidissement liquide éprouvés et fiables.
- Version 125 cm³ : Avec 14,3 chevaux (10,5 kW), il frôle la limite légale autorisée pour la catégorie. Vif au démarrage (le feu vert est une formalité), il offre des reprises solides entre 60 et 90 km/h, idéal pour le périphérique. Sa vitesse de pointe (environ 112 km/h chrono) lui autorise les voies rapides sans complexe.
- Version 300 cm³ : Avec 27,3 chevaux, on change de monde. Le couple est omniprésent, apportant une « rondeur » très agréable à mi-régime. Les dépassements deviennent une formalité et l’autoroute s’envisage avec une sérénité totale.
Verdict (H2)
Avec le Joymax Z, SYM ne s’est pas contenté de remplacer le GTS, il l’a sublimé. Le constructeur taïwanais livre une copie quasi-parfaite en reprenant ses fondamentaux : un rapport qualité/prix agressif, une fiabilité reconnue (souvent accompagnée d’une garantie 5 ans) et une praticité record. Pour qui cherche un outil de mobilité rationnel, performant et logeable, c’est assurément l’un des meilleurs choix du moment.