Pendant des années, la catégorie des maxi-scooters sportifs a vécu sous le monopole d’un géant japonais. Mais cette époque est révolue. Avec le Maxsym TL 500, le constructeur taïwanais SYM ne se contente plus de suivre ; il attaque. Premier bicylindre sportif de la marque, ce modèle a pour mission de bousculer la hiérarchie établie. Et il ne vient pas les mains vides : une architecture moteur sérieuse, une partie-cycle digne d’une moto et un positionnement tarifaire ultra-agressif. La concurrence a des raisons légitimes de s’inquiéter.
Design et finition : l’esprit motard
En statique, le TL (pour « Twin Cylinder Line ») affiche sans détour ses ambitions. Le coup de crayon est incisif, racé. Les arêtes vives et la silhouette compacte dégagent un vrai parfum de sportivité qui n’a rien à envier aux ténors du segment. SYM a franchi un cap en termes de qualité perçue :
- Matériaux : Les plastiques sont qualitatifs, les textures variées (imitation carbone, noir mat) et les ajustements sont irréprochables. Aucune vis disgracieuse ne vient gâcher la ligne.
- Architecture : Ce qui frappe l’œil averti, c’est la conception « moto ». On remarque immédiatement le superbe mono-amortisseur arrière latéral (multi-bras), le bras oscillant robuste en aluminium et, fait rare sur un scooter, une transmission finale par chaîne. Un choix technique audacieux qui promet un comportement dynamique rigoureux.
Équipement : l’essentiel est là
Sportivité oblige, le Maxsym TL fait quelques concessions sur le volume d’emport par rapport à un pur GT, mais il reste très accueillant au quotidien.
- Sous la selle : L’ouverture se fait via un bouton poussoir pratique. Le coffre, moquetté et éclairé, avale sans problème un casque intégral (ou un modulable), mais difficilement deux.
- Vie à bord : Le tablier abrite deux vide-poches, dont un dissimulant une prise USB (indispensable pour le GPS).
- Technologie : Le tableau de bord est entièrement numérique (écran TFT). Il est complet, lisible et propose plusieurs interfaces d’affichage. On note aussi des détails soignés comme les leviers de freins réglables, le frein de parking automatique au déploiement de la béquille latérale et un volet anti-effraction au contacteur.
Moteur : le chant du Twin
Dès la mise en route, le charme opère. Le bicylindre en ligne de 465 cm³ (double arbre à cames en tête, 8 soupapes) délivre une sonorité rauque et profonde, particulièrement bien travaillée pour un échappement d’origine. Calé à 360° (comme le TMAX), ce moteur brille par sa douceur. Les vibrations sont parfaitement filtrées, offrant une onctuosité remarquable à bas régime. Avec environ 41 chevaux, il n’est peut-être pas le plus puissant du marché sur le papier, mais son caractère est jouisif. Il répond présent à la moindre sollicitation, offrant des reprises généreuses en milieu de compte-tours pour s’extraire du trafic ou dépasser sur nationale avec aisance.
Comportement : un rail en toutes circonstances
C’est sur la route que le « TL » dévoile son meilleur atout : une répartition des masses parfaite de 50/50.
- En ville : Malgré son gabarit de maxi-scooter, il fait preuve d’une agilité déconcertante. Le train avant est précis, permettant de passer d’une trajectoire à l’autre sans effort. Se faufiler en inter-files devient un jeu d’enfant grâce à des rétroviseurs bien positionnés (et repliables).
- Sur route : Le châssis ne se désunit jamais. La fourche inversée et la suspension arrière travaillent de concert pour offrir une tenue de route impériale, absorbant les défauts de la chaussée sans pomper. Même en haussant le rythme dans les virages, le scooter reste posé sur sa trajectoire.
- Freinage : Le système, confié à des étriers radiaux à 4 pistons à l’avant, offre un cocktail parfait de mordant et de feeling, sécurisé par un ABS peu intrusif.
Verdict
Avec le Maxsym TL 500, SYM réussit une entrée fracassante dans la cour des grands. Ce n’est pas seulement un « maxi-scooter pas cher », c’est un excellent véhicule, cohérent, fun et rigoureux. Il s’adresse autant aux déçus des sportifs hors de prix qu’aux amateurs de GT « middle size » cherchant plus de sensations. Une bombe taïwanaise ? Assurément.